A Savoir #10 : l’apprentissage

Articles, podcasts, études, vidéos… : A savoir égal vous propose sa revue de web autour d’une notion sociale dans l’actualité ou l’air du temps. Au menu de ce #10 : l’apprentissage. Découvrez et partagez !

En ce début d’année 2021, l’apprentissage est sous le feu des projecteurs. Certes, il semble avoir désormais pris son envol, franchissant en 2020 la barre symbolique des 500 000 contrats, dont 495 000 dans le secteur privé. Des entreprises se sont dotées de leur propre CFA comme la société de transport Keolis qui vient d’ouvrir le sien à Bordeaux explique le quotidien régional Sud Ouest. D’autres, comme l’association d’aide à domicile ADMR, font de l’apprentissage leur nouvelle voie de recrutement, pour mieux préparer les jeunes à ces métiers difficiles et faire baisser le turnover explique La Voix du Nord . Autant de lueurs d’espoir pour l’emploi des jeunes, à une époque où leur avenir professionnel se heurte au mur des crises sanitaire et économique ? Il est sans doute trop tôt pour le dire, d’autant que derrière ce chiffre se cache une réalité plus nuancée.

En effet, le taux de rupture des contrats d’apprentissage est loin d’être anecdotique. Sur le site d’Alternatives Économiques, Michel Abhervé, spécialiste de l’ESS, en fait le décompte précis sur son blog.

Par ailleurs, nombre de jeunes apprentis se retrouvent aujourd’hui sans employeur ce qui a conduit le ministère du Travail à sonner la mobilisation des acteurs comme le relate cet article publié sur le site de la Banque des territoires. Ainsi le réseau des Carif-Oref vient-il de publier une cartographie des apprentis sans emploi pour tenter de rapprocher l’offre et les demande sur les territoires.

Ce sont aussi les pratiques de certains établissements peu scrupuleux qui interpellent : l’AEF relaye ainsi les inquiétudes de l’Anaf, alertée par le témoignages d’étudiants sans employeurs, sommés par leur établissement de payer des frais d’inscription. Des dérives que Qualiopi pourrait freiner, espère le président de la FFP interrogé à ce même sujet dans cet article de l’Humanité. Rappelons que comme tous les organismes de formation, les CFA ont jusqu’en 2022 pour obtenir cette certification qualité.

Mais pour l’heure, c’est aussi le sort des coûts-contrats qui mobilise les CFA, en particulier dans l’enseignement supérieur. Une “épée de Damoclès” toujours présente, selon le président du réseau Anasup, interviewé par le site InfoSocialRH. De fait, le modèle de financement des CFA est un enjeu stratégique pour pérenniser le succès de l’apprentissage. La transformation du modèle économique des CFA se posera à terme rappelle un article du Centre Inffo. Ces questions seront au cœur de la rencontre entre les acteurs de l’apprentissage et le ministère du Travail le 16 mars prochain, qui devra aussi statuer sur la prolongation des aides à l’embauche.

A Savoir #8 : Qualiopi

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Objectif Qualiopi ! Pour nombre d’organismes de formation et de CFA, l’année 2021 sera tournée vers l’obtention du précieux sésame. Certes, c’est au 1er janvier 2022 que la certification sera obligatoire pour pouvoir prétendre aux fonds publics et mutualisés de la formation. Mais la montée en charge des audits au cours de l’année doit inciter les acteurs à anticiper. Car la démarche « exige du temps en amont et mobilise des ressources », prévient Catherine Troquemé dans cet article du Centre Inffo, que vous retrouverez dans ce dossier très complet sur Qualiopi. Entre autres ressources, signalons une fiche pratique sur le coût de l’audit, ou encore une réflexion sur le digital learning au prisme de Qualiopi.

Mais sur le terrain, comment se déroulent les audits ? Quels enseignements tirer des premières certifications ? Pour le savoir France Compétences a mené une étude flash auprès de différents acteurs et livre les résultats dans ce podcast. Pourquoi les organismes décident-ils (ou non) de se lancer dans la démarche ? Quel sens lui donnent-ils ? Dans certains cas, explique Béatrice Delay, c’est un levier pour transformer durablement les pratiques mais les approches ne sont pas toujours aussi ambitieuses. Pour certains acteurs, « la qualité doit porter sur le contenu transmis et le savoir-pédagogique, note-t-elle. Or Qualiopi ne porte pas sur l’acte formatif, mais sur le process de production de la prestation ».

En novembre dernier, l’Afref avait déjà consacré un Jeudi aux premiers retours de terrain. Plusieurs acteurs étaient venus livrer leur expérience et leurs observations sur les pratiques des OF mais aussi des auditeurs. La question des éléments de preuves, l’hétérogénéité des pratiques des auditeurs, des divergences dans l’interprétation de certains indicateurs font partie des difficultés rencontrées. Toutefois, souligne Gilles Trichet, du cabinet Lafayette, la majorité des OF qu’il a accompagnés ont intégré les principes du management de la qualité sans forcément en être conscients. « Ils ne savent pas qu’ils font bien », rassure-t-il.