La ludopédagogie, ça vous parle ? Concrètement, il s’agit de construire les apprentissages en s’appuyant sur les ressorts du jeu. En digital learning, on parle plutôt de gamification.

Et elle peut prendre plusieurs formes comme :

• Des systèmes de récompenses : l’apprenant gagne des points, des étoiles, des badges dès qu’il atteint un objectif, complète un module, réussit un quiz.
• Des tableaux de classement ⭐ : l’apprenant peut évaluer sa réussite, se situer par rapport au reste du groupe, et chercher à s’améliorer.
• Des défis et des quêtes : pour avancer, l’apprenant doit accomplir des tâches spécifiques, réussir des quiz, etc. Chaque challenge réussi débloque le suivant. Pour pimenter le jeu, ces défis peuvent se faire en temps limité, avec l’intégration d’un compte à rebours.
• Des avatars : l’apprenant peut créer et personnaliser son avatar. Tout au long du parcours, il débloque des éléments de personnalisation (chapeau, médaille, couleur de cheveux…) à chaque fois qu’il atteint des objectifs spécifiques.
• Une narration appropriée : pour progresser dans le parcours, l’apprenant suit une histoire, passe de chapitre en chapitre, accompagne un personnage dans son évolution.
• Des simulations : l’apprenant est engagé dans une histoire dont il est le héros. Par ses actions, il détermine le cheminement de son personnage, grâce à des scénarios à embranchements.

Gare à l’effet pschiit !

S’il y a mille et une manières de gamifier un module elearning, est-ce toujours bien pertinent ?  Certes, la ludo-pédagogie est un puissant vecteur d’apprentissage, mais attention quand même à l’utiliser à bon escient !

Recourir aux ressorts du jeu c’est bien, en connaître les limites c’est mieux ! Car il y en a quelques-unes… On liste ici 5 erreurs à ne pas commettre pour éviter que votre effort de gamification fasse “pschiiit” !

• Perdre de vue l’objectif pédagogique. Le jeu n’est pas une fin en soi. Il doit rester au service de l’apprentissage. Comme toute méthode pédagogique, il peut être adapté ou non à ce que l’on cherche à générer chez l’apprenant.
• Mal évaluer le niveau du jeu. Un jeu trop compliqué peut démotiver. Trop simple, il peut donner le sentiment d’être infantilisé.
• Abuser de l’esprit de compétition. Faire jouer les apprenants les uns contre les autres peut décourager ceux qui ne sont pas en tête. Pour l’éviter, pensez aux challenges par équipes pour susciter la coopération et casser l’individualisme que le jeu peut faire naître.
• Oublier d’expliquer les règles du jeu. Rien de plus frustrant de jouer à un jeu dont on ne comprend pas le fonctionnement ! L’explication, surtout en asynchrone, doit être précise et exhaustive… sans oublier le paramétrage, qui doit être conforme aux règles !
• Tout baser sur le jeu. Trop de gamification tue la gamification ! Votre apprenant risque de se lasser si vous ne lui proposez pas d’autres types d’activité, et de perdre de vue l’enjeu même de la formation qu’il suit.

L’ingénierie pédagogique n’est pas un jeu de hasard ! Chercher les moyens de maximiser le plaisir d’apprendre, notamment par la gamification, doit toujours se faire au service d’une stratégie d’apprentissage mûrement réfléchie.