A savoir #3 – Le dialogue social

Articles, podcasts, études, vidéos… : A savoir égal vous propose sa revue de web autour d’une notion sociale dans l’actualité ou l’air du temps. Au menu de ce #3 : le dialogue social. Découvrez et partagez !

Alors que les partenaires sociaux doivent se retrouver pour négocier sur le télétravail, quelques jours après la « conférence sociale » qui s’est tenue à Matignon, arrêtons-nous sur la notion de dialogue social. Et commençons par nous réjouir des résultats de cette étude de la Dares, relevée par les Clés du social : le dialogue social améliore la performance des entreprises, « quand il s’exerce dans un climat de confiance ». Deux types d’entreprises tirent avantage du dialogue social en matière de productivité et même de développement de l’activité : celles où le dialogue social est « très actif » et celles où le dialogue social est « formel sans conflits ».

Il faut toutefois noter que cette étude a été réalisée avant les ordonnances de 2017, qui a mis en place les CSE dans toutes les entreprises de plus de 11 salariés, en encourageant la négociation d’accords collectifs pour en fixer les règles de fonctionnement. Une opportunité dont les entreprises ne se sont pas saisies, comme le rappelle Pauline de Becdelièvre dans un article publié dans The Conversation. Elle identifie trois « raisons majeures de cet échec » : l’asymétrie entre les acteurs au profit des employeurs, l’absence de diagnostic préalable et l’indépendance « relative » des acteurs.

La crise du Covid-19 a-t-elle redonné un second souffle au dialogue social ? Dans certaines entreprises, « il a constitué un levier essentiel », constatent Marion Gilles et Nadia Rahou, dans cet entretien publié sur le site de l’Anact début octobre.

Mais le dialogue social ne se joue pas qu’à l’intérieur de nos frontières. Le dialogue social européen, avec ses règles institutionnelles spécifiques et ses cultures nationales très différentes, a ainsi donné naissance à un accord inédit sur la transformation numérique dans les entreprises, racontent Nayla Glaise et Jean-Luc Molins dans la dernière livraison du Mag RH consacrée au « vivre ensemble ».

On parle bien là d’une négociation collective, terme qui a tendance à s’effacer derrière l’expression « dialogue social », relève Actuel-CSE, donnant la parole au sociologue Christian Thuderoz. Or, rappelle-t-il, dialoguer et négocier, ce n’est pas la même chose. Et en France, on peine à négocier réellement… notamment faute de méthode efficace. Dans la vidéo qui accompagne l’article, il se réfère à des méthodes nord-américaines qui gagneraient à être adoptées : la négociation raisonnée, la négociation fondée sur la résolution de problèmes…

Une piste explorée par les formations communes, que l’INTEFP est chargée de développer. Pour en comprendre les tenants et les aboutissants, on peut visionner cet entretien d’Agnès Le Bot réalisé par Miroir social au cours de l’été dernier. Ancienne secrétaire confédérale CGT et désormais consultante, elle revient notamment sur la façon dont ces formations permettent de travailler ensemble sur la clarification préalable des enjeux, et de dépasser les questions relationnelles.

A savoir #2 – la reconversion professionnelle

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La reconversion vers les métiers de demain sera-t-elle la solution pour éviter l’inexorable montée du chômage que nous connaissons aujourd’hui ? C’est en tout cas la piste explorée par le ministère du travail et les partenaires sociaux, qui cherchent comment faciliter les transitions professionnelles. Parmi les premières mesures avancées par le ministère, et rapportées dans cet article du Centre Infforenforcer l’attractivité financière des dispositifs des congés de mobilité et de reclassement, mais aussi créer une nouvelle modalité pour le CPF de transition afin de le flécher vers les emplois en tension. Une piste que les partenaires sociaux jugent aujourd’hui trop complexe à mettre en œuvre, peut-on lire dans Actuel-CSE. Leur proposition : optimiser et augmenter le budget du CPF de transition professionnelle et faciliter les possibilités de cofinancement.

L’un des enjeux, comme l’explique Les Echos, c’est de créer un dispositif collectif de reconversion inter-branche. Aujourd’hui, la Pro-A vise les reconversions au sein d’un même secteur, et le CPF de transition est un outil individuel. Pour autant, cela suffira-t-il à faciliter les reconversions collectives ? Ça dépend, serait-on tenté de répondre à la lecture de l’article d’Actuel-RH qui relate plusieurs expériences, plus ou moins abouties. Où l’on voit que transformer un site industriel, même pour y maintenir des emplois est difficile, et parfois douloureux. Mais que dans le même temps, certaines entreprises, confrontées à des difficultés de recrutement, misent sur la reconversion comme vecteur de recrutement : comme Talan, qui recrute des jeunes universitaires scientifiques et les forme à l’informatique via la POE. Ou Orange, qui « planche sur des reconversions à mi-carrière ».

S’il est un phénomène qui ne manquera pas d’accélérer les transitions, c’est bien sûr l’accélération de la crise climatique. Des secteurs vont voir leurs emplois disparaître, tandis que de nouvelles compétences vont émerger : comment accompagner la transition entre les deux ? Quels dispositifs mobiliser ? Comment anticiper les besoins ? Ces questions sont au cœur du cycle de web-conférences co-organisé par France Stratégie et le Cereq, et dont le 1er volet est disponible ici en replay.

 

A savoir #1 – Les certifications professionnelles

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La réforme de septembre 2018 réorganise le système autour des formations certifiantes. Un changement de paradigme pour les organismes de formation, pour qui l’inscription des formations au RNCP ou au répertoire spécial devient un passage obligé. Plus qu’une démarche administrative, c’est toute leur ingénierie qu’ils doivent repenser : comment leurs formations répondent-elles aux besoins de l’économie ? Comment garantissent-elles l’acquisition de compétences ? Qui sont les organismes certificateurs ? Et comment les dossiers sont-ils instruits par France Compétences ?

Ces questions étaient au menu des jeudis de l’Afref du 17 septembre dernier. D’où il ressort que les taux de refus des dossiers soumis à France Compétences sont extrêmement élevés… et que le système exige encore des efforts de pédagogie comme le résume le titre de cet article du Centre Inffo. Le site de Défi-Métiers se fait lui aussi l’écho de ces débats et des pistes ouvertes pour l’avenir, comme une base de données des blocs de compétences communs.

Cette lecture pourra être utilement complétée par l’écoute du podcast de France Compétences sur les certifications, qui revient sur l’enjeu des certifications, son rôle de régulateur et son action dans l’examen des dossiers.

Au Cereq, c’est le rôle des partenaires sociaux dans le système de certification qui a intéressé le chercheur Pascal Caillaud. Dans sa publication, il rappelle que la réforme renforce la place des acteurs de l’entreprise dans les instances qui décident de créer, modifier ou supprimer les certifications, notamment les CPC (commissions paritaires consultatives) qui doivent désormais donner des avis conformes. L’auteur s’interroge aussi sur la question de la reconnaissance des certifications dans les classifications de branche. Une question passée sous silence par la loi et percutée par le mouvement de fusion des branches.